Problèmes
Le Pacte mondial sur les migrations dispose que la détention ne doit être utilisée qu’en dernier recours et que des solutions non privatives de liberté doivent être proposées. Les femmes en détention sont exposées à un risque accru de discrimination et de violence sexuelle et sexiste et devraient toujours être détenues séparément des hommes qui ne font pas partie de la même cellule familiale.
Les lieux de détention devraient aussi être ouverts au contrôle indépendant des institutions/organisations internationales chargées des droits de l’homme. Dans tout centre de détention ou lieu apparenté, les besoins spécifiques des femmes doivent être satisfaits, y compris l’accès à des infrastructures sûres et individuelles d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène soucieuses des sexospécificités. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les conditions insalubres que rencontrent les femmes dans de nombreux lieux de détention, souvent surpeuplés, dépourvus d’infrastructures d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène suffisantes et offrant un accès limité ou inexistant aux produits d’hygiène (comme le savon ou le désinfectant pour les mains).
Pour les femmes migrantes enfermées dans des pièces surpeuplées, les mesures de distanciation physique sont pratiquement impossibles à mettre en œuvre ou à maintenir. Un accès à des soins de santé soucieux des sexospécificités, y compris les services de santé sexuelle et procréative et les services de santé mentale, est indispensable. Les migrants ne doivent être détenus que dans des lieux qui correspondent à l’identité sexuelle dans laquelle ils se reconnaissent ; toute mesure de détention doit être légale et limitée dans le temps, et la détention ne doit jamais être arbitraire.
Trop souvent, les migrants transgenres sont détenus dans des lieux qui ne correspondent pas à l’identité sexuelle dans laquelle ils se reconnaissent et risquent davantage de subir des mauvais traitements, y compris des agressions sexuelles . Les femmes ou adolescentes qui sont enceintes ou sont les principales pourvoyeuses de soins à des enfants en bas âge ainsi que les victimes de violences sexuelles et sexistes ne doivent jamais être détenues.
L’unité familiale doit toujours être préservée, afin de limiter autant que possible l’impact négatif et traumatique de la détention de migrants et, conformément à l’observation générale conjointe sur les obligations des États en matière de droits de l’homme des enfants dans le contexte des migrations internationales , la détention de migrants constitue une violation des droits de l’enfant, de sorte que les enfants ne devraient jamais être détenus.
La mise en œuvre de mesures de substitution à la détention non privatives de liberté doit être une priorité pour tous les migrants.