COVID-19

Incidences de la pandémie de COVID-19 sur les femmes migrantes

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Public health workers learn how to use personal protective equipment at a CDC-GHSA facilitated training in Guinea.

Dans le monde entier, les travailleuses migrantes ont été en première ligne de la pandémie de COVID-19. Bon nombre d’entre elles ont exercé des emplois essentiels mais peu rémunérés, précaires et souvent non réglementés dans des secteurs tels que la santé, les soins, la blanchisserie, le nettoyage et l’agriculture, qui les exposaient fortement au coronavirus. Pour d’autres, la pandémie a été synonyme de licenciement et de chômage, et elles se sont retrouvées privées de revenus et d’allocations. Les travailleuses migrantes risquent davantage de perdre leurs moyens de subsistance et, souvent, leur accès aux services de santé est limité ou inexistant. Elles sont plus susceptibles de travailler dans l’économie informelle, en particulier dans le secteur des services domestiques et des soins, au titre de contrats précaires, sans congés payés ou possibilité de télétravail. Leurs emplois étant généralement exclus des régimes contributifs d’assurance sociale, elles n’ont guère ou pas de filets de protection sociale pour compenser la perte de revenus et disposent d’un accès limité ou inexistant aux soins de santé ou aux congés payés pour raisons familiales ou médicales. 

À cause des mesures de confinement et des interdictions de voyage, beaucoup de femmes migrantes n’ont pas pu retourner dans leur pays d’origine, et nombreuses sont celles qui ont perdu leur emploi ou vu leurs heures de travail et leur rémunération diminuer. Celles qui ont pu retourner au pays ont été fortement stigmatisées et discriminées, accusées de propager la COVID-19 et confrontées à une pénurie d’emplois. La pandémie a exacerbé le risque accru de violence sexuelle et sexiste auquel sont exposées les femmes migrantes à toutes les étapes de la migration, en particulier les femmes qui ont un statut migratoire irrégulier, ou les minorités sexuelles qui sont moins enclines à dénoncer les violences à cause des discriminations ou par peur d’être arrêtées ou expulsées. La pandémie a aussi accru la vulnérabilité des femmes et des filles migrantes à la traite des personnes. L’augmentation de la pauvreté et l’impossibilité d’accéder à un travail décent peuvent conduire les femmes à rechercher des possibilités économiques risquées et à s’exposer davantage à la coercition, aux mauvais traitements et à la traite.  

Dans le même temps, la fourniture de services essentiels de prévention et de traitement de la violence sexuelle et sexiste a été fortement perturbée par les mesures de confinement, et il est devenu encore plus difficile pour les femmes migrantes de demander de l’aide. Certaines peuvent avoir peur de demander une aide médicale – pour se faire tester ou obtenir un traitement, par exemple – car elles craignent d’être arrêtées et/ou expulsées. Il est aussi arrivé que des femmes migrantes, en particulier celles qui sont dépourvues de documents, se trouvent exclues des mesures d’urgence prises par les gouvernements en réponse à la COVID-19 alors même qu’elles devaient assumer une charge de soins accrue et faire face à une diminution des possibilités d’emploi. Dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations, il est essentiel de reconnaître les vulnérabilités spécifiques des femmes et des filles migrantes pendant la pandémie et d’y remédier. 

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